← Voir tous les articlesOlivier GuillaumeOlivier Guillaume - 1 déc. 2025

Le vrai enjeu des projets IT n’est pas contractuel : c’est l’alignement

Dans la prestation IT, on a longtemps présenté la régie et le forfait comme deux modèles presque opposés : l’un serait synonyme de flexibilité, l’autre de maîtrise. La réalité est plus subtile. Ces modèles ne sont que des cadres contractuels. Ils donnent une forme à la collaboration, mais ils ne déterminent ni la qualité du pilotage, ni l’efficacité de l’équipe, ni le succès du produit.

Ce qui, dans les faits, fait réussir un projet, ce n’est pas le contrat : c’est l’alignement.

Lorsque le client et le prestataire partagent une vision claire de la valeur à produire, lorsque chacun porte une part de la responsabilité du résultat, lorsque le dialogue reste fluide tout au long de la vie du projet, le modèle contractuel devient presque secondaire.

Mais certains modèles — par leur structure même — facilitent davantage cet alignement que d’autres.

La régie : efficace pour garantir une présence, moins adaptée pour piloter la valeur

La régie repose sur une logique claire : une équipe est engagée pour fournir du temps et des compétences.

Ce modèle fonctionne bien lorsque le périmètre est stable et que le client souhaite garder un contrôle direct sur l’organisation quotidienne du travail.

Mais cette approche s’inscrit davantage dans une logique d’activité que de valeur. Le coût d’une fonctionnalité dépend du temps passé plutôt que de l’impact attendu, ce qui rend les arbitrages plus difficiles. Le client doit suivre l’avancement de près, coordonner les intervenants et prendre en charge une part importante du pilotage.

Ce n’est pas un problème en soi, mais cela signifie que la régie est plus adaptée à des contextes où la continuité opérationnelle prime sur la capacité à prioriser et maximiser la valeur produite.

Le forfait classique : l’engagement de résultat… dans un cadre parfois trop rigide

À l’opposé, le forfait classique repose sur une promesse claire : livrer un résultat défini à l’avance.

Le client n’achète plus du temps, mais un livrable. L’effort est masqué derrière un engagement global ; la responsabilité du résultat bascule du côté du prestataire.

Ce modèle est efficace lorsque le besoin est bien compris et l’équipe mature : il crée une dynamique collective forte et un pilotage centré sur les objectifs.

Seulement, il souffre souvent de sa propre rigidité. Le périmètre contractuel fige le projet alors même que les besoins évoluent. La moindre adaptation devient un avenant, la moindre incertitude se transforme en tension. Le forfait n'échoue pas parce qu’il est forfait : il échoue parce qu'il est piloté par le contrat plutôt que par la valeur.

Son avantage, pourtant réel — la possibilité d’ajuster les expertises en cours de route — reste trop souvent étouffé par le poids administratif qui accompagne ces ajustements.

Le forfait agile : un cadre qui remet la valeur au centre et fluidifie la collaboration

Pour dépasser ces limites, nous avons développé chez exFabrica une approche plus souple : un forfait agile construit autour d’un système de points.

Le principe est simple : le client fixe un budget et un niveau d’ambition. L’ensemble est évalué en points, une unité qui reflète non seulement la complexité, mais aussi la valeur attendue, l’incertitude, et l’expertise nécessaire pour chaque fonctionnalité.

À partir de là, quelque chose change profondément : le pilotage devient véritablement centré sur la valeur.

À chaque sprint, le client arbitre, ajuste, priorise. Il peut décider d'investir davantage de points dans une fonctionnalité stratégique, ou au contraire de réduire la portée d’une User Story pour en sortir un MVP plus rapidement. Cela permet aussi de renforcer ponctuellement l’équipe avec une expertise sans entrer dans de longues négociations contractuelles : l’effort est simplement réévalué dans les points.

Ce cadre crée une transparence nouvelle. Là où la régie rend le coût d’une fonctionnalité presque illisible, le forfait en points permet au client de comprendre immédiatement ce qu’il achète et pourquoi. Le retour sur investissement n’est plus théorique : il devient tangible, sprint après sprint.

Ce n'est plus un mode projet, mais un mode produit.

La clé n'est pas le modèle : c’est l’alignement

Au fond, le succès d’un projet ne dépend pas de la régie, du forfait ou d’une quelconque mécanique contractuelle.

Il dépend de la capacité collective à se mettre d’accord sur la valeur à produire, à en être co-responsables, et à maintenir un dialogue continu autour de cette valeur.

Dans ce contexte, la régie et le forfait classique restent pertinents dans certains cas, mais ils n’offrent pas toujours les conditions idéales pour entretenir cet alignement.

Le forfait agile, lui, crée un environnement où :

  • la valeur est explicitée,
  • les choix sont éclairés,
  • l’effort est maîtrisé,
  • l’équipe est responsabilisée,
  • et le cadre évolue avec le projet.

C’est ce modèle qui nous permet, chez exFabrica, d’obtenir durablement des résultats forts et un niveau de satisfaction élevé.

Non pas parce que “le forfait est meilleur que la régie”, mais parce qu’il crée un espace où l’on peut réussir ensemble, en restant alignés du début à la fin.